Fin de vie : parler de la mort et l’accompagner

 

Article paru dans Femina, le 31 octobre 2022

Quelques extraits de l’article de Fabienne Rosset que vous pouvez découvrir dans son entier ici.

En 2022, on ose parler de la mort. Mieux, on s’y prépare. Conférences pour se questionner, formations pour l’accompagner ou festival pour partager: l’offre s’étoffe pour répondre à une demande croissante, celle d’anticiper sa fin de vie et de mieux vivre celle de ses proches.

Un festival entre rire et larmes

«Marre de la mort? En 2022, on s’marre!». C’est l’invitation lancée cette année par l’équipe du Toussaint’S Festival qui se déroule du 3 au 6 novembre 2022 à l’Espace culturel des Terreaux, à Lausanne. Pour cette sixième édition, après avoir traité du deuil, de l’enterrement ou des dernières volontés, le thème est plus badin mais néanmoins concernant.

«On a traité beaucoup de sujets lourds comme celui des enfants et la mort ou, l’an dernier, celui des jeunes face au suicide, avec de nombreux endeuillés qui sont venus poser des questions aux spécialistes présents. Cette année, on avait envie de faire quelque chose de plus léger», raconte Alix Noble Burnand, thanatologue et coorganisatrice de l’événement avec l’association Deuil’s».

Et pas question de se moquer de la mort en riant d’elle, mais plutôt de l’inviter à faire partie de la vie avec un programme qui fera la part belle aux contes, aux spectacles, à un karaoké mortel, aux installations vidéo ou photographique, avec Play Dead qui propose de se faire photographier dans un cercueil puis debout à côté pour l’observer. Une pratique qui peut faire frémir ou sourire, mais qui avait cours autrefois puisqu’on faisait fabriquer son cercueil de son vivant et qu’on l’utilisait comme lit quand il en manquait.

«Si je m’appuie sur les danses macabres, les représentations des masques mortuaires ou même Halloween, l’idée est la réunion des morts et des vivants qui traditionnellement mangeaient ensemble. Le rire est certes une façon de se défendre, mais passer du rire aux larmes et vice versa est une vraie souplesse émotionnelle», continue la thanatologue. Des rendez-vous destinés aux petits comme aux grands et une bonne occasion de se familiariser avec la mort sans trop dramatiser.

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Un engouement que constate également Alix Noble Burnand, thanatologue et coorganisatrice du Festival Toussaint’S qui aura lieu à Lausanne début novembre 2022 constate également un engouement: «Avec l’association Deuil’s, nous venons de lancer notre formation, La Mort – de la préparation à la réparation – qui se déroule en quatre modules, et il y avait une centaine de personnes présentes. Ce qui me frappe, c’est qu’il y a de plus en plus d’intérêt de la part des jeunes. Ils sont passionnés par ça, que ce soit dans leurs travaux au gymnase ou parmi les éducateurs qui se renseignent sur la mort et l’enfant. Ça devient un sujet intéressant, et on sort du tabou pour la génération de nos enfants.»

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